Droite ou gauche ne sont que deux façons de gérer le système capitaliste. Sarkozy nous rend un grand service en démontrant à quel point ces deux notions ne s'opposent pas tant que ça ! S'enfermer dans cette dualité, c'est vouer aux gémonies les électeurs qui votent à droite, alors que ce sont aussi pour beaucoup des producteurs.
Notre ambition est de changer de système de production, pas de gagner des élections. "L'Etat, le régime politique, constitue l'élément secondaire, et la société civile, le domaine des relations économiques, l'élément décisif" (Engels !). Et quand on sait ce qu'est devenu aujourd'hui le système politico-médiatique dans lequel se déroulent les élections, cette citation est d'une actualité brûlante !
Les communistes ne veulent pas gérer ou amender le capitalisme, mais le reléguer dans les manuels d'histoire. En ce sens, le Parti Communiste ne s'inscrit pas dans la dualité "droite/gauche" que nous connaissons aujourd'hui en France. S'il participe néanmoins aux processus électoraux, c'est à mon sens pour deux raisons :
- Obtenir des élus qui bénéficieront ainsi d'une tribune pour dénoncer les méfaits du système capitaliste et populariser nos propositions, mais aussi pourront utiliser leur pouvoir local pour favoriser à leur niveau la transition vers le communisme, "par le bas".
- Bénéficier du financement public de la vie politique.
Le vote "de gauche" est une réponse conformiste. Le vote communiste est un vote "grain de sable" anticonformiste. Si peu d'électeurs ne ressentent l'utilité de ce vote dans le cadre du système électoral actuel, il est difficile de leur en vouloir ! Ils demeurent néanmoins nombreux à rester attachés à cet espoir d'un monde meilleur que représente le Parti Communiste.
Si l'on veut absolument donner une signification subliminale au (léger) sursaut électoral constaté lors des législatives en faveur du PCF, j'oserai celle-ci : les Français ne veulent pas que le Parti Communiste disparaisse de la scène politique, et en particulier sous ce nom-là, car sinon c'est que tout espoir d'une alternative au capitalisme serait perdu. Et il n'en est pas question !
Dans le cadre des débats sur la recomposition qui agitent les appareils des partis "de gauche" et hélas également celui du Parti Communiste, deux voies s'ouvrent à nous :
- Se fondre dans un parti "de gauche" voué à rester un allié naturel du Parti Socialiste alors que, comme l'affirmait Jean Lecanuet, "l'alliance entre socialistes et communistes est une alliance contre nature" (il ne faut jamais sous-estimer l'apport que peut représenter la lucidité de certains hommes de droite sur la gauche française !).
- Ne pas laisser s'éteindre la flamme communiste, au contraire la raviver pour reconstruire un Parti Communiste dont l'ambition première ne sera pas exclusivement de gagner des élections, ce qui le condamnerait, mais d'abord d'ouvrir une perspective vers un projet politique clairement revendiqué et de changer la vie au quotidien par l'appropriation sociale des services publics et des moyens de production.
C'est bien ainsi que de nombreux militants et sympathisants perçoivent la situation actuelle. Et pour beaucoup en favorisant très clairement le second terme de cette alternative.
Espérons que le prochain congrès nous permettra de trancher cette question. Et de nous doter rapidement d'instances exécutives en phase avec l'orientation qui aura été choisie.
Un petit salut à toi et un aurevoir . J'ai pris plaisir à te lire sur le blog de clémentine autain où un certain claude Madrid ( soutien de Mme royal ) a réussi en me calomniant et m'insultant à me faire censurer ( il semblerait que ce monsieur ait dans sa poche depuis un moment les modérateurs du blog ).
Bonne continuation à toi face à cette fausse gauche .
Rédigé par : J.b | 15 juillet 2007 à 00:00
Historiquement et à ce jour encore, le mot et son concept : "anticapitaliste"
me paraît bien plus prometteur et bien plus *chargé d'avenir* que le celui de "communiste" dénaturé par les erreurs, horreurs et compromissions de toute sorte accumulées jusqu'à ce jour [ne serait-ce qu'en Chine ou en Corée].
Hormis ceci [qui n'est pas un point de détail], je souscris entièrement à la volonté politique claire et essentiellement conquérante qui sous-tend les objectifs de votre analyse.
Hors cette volonté, point de salut !
Rédigé par : R . B | 15 juillet 2007 à 17:36
"Anticapitaliste" dit ce que l'on ne veut pas, mais ne précise pas ce que l'on veut. On ne fonde pas un parti sur une opposition à quelque chose, mais sur une proposition politique, en rassemblant les gens qui sont POUR la même chose. Le communisme est un mot qui a un sens, dans lequel je me reconnais, comme beaucoup d'autres. Le fait qu'en son nom des horreurs aient été commises n'enlève rien à ce sens et à ce qu'il représente. Les guerres de religion qui ont ensanglanté toute l'europe au moyen-âge, l'inquisition, le massacre de la Saint Barthélémy, les horreurs de la persécution des Cathares, etc... (la liste serait longue) n'empêche pas un Sarkozy de se revendiquer aujourd'hui "de tradition catholique" ni des millions de fidèles d'aller à la messe. Et ils se disent bien "chrétiens" et non pas "anti-athées" ou "anti-musulmans". Alors pourquoi ne pourrions-nous pas nous dire "communistes" ?
Rédigé par : Mouton noir | 15 juillet 2007 à 23:28
Allons moutons bien endormi..ii)
le jour d'éveil est arrivé
contre les porcs qui s'enrichissent
désertons les supers marchés
et éteindre pour un jour la boîte à cons
pour taper où ça fait mal..le
la bourse qui est le nouveau graal
qui n'engendre que des misères
et d'où proviennent nos frustrations futiles
AU BOYCOTT CITOYENS
FUYONS LES MAGASINS
AIMONS, AIMONS,
AIMONS NOS PROCHES
ET MERDE A SARKOSY !!
Rédigé par : La marseillaise LEP | 18 juillet 2007 à 23:27
Je te soumets cette phrase: "Le parti communiste n'est pas à gauche, il est à l'Est". Auteurs: entre autres,André Chandernagor, député de la Creuse, et Guy Mollet, tous deux jadis dirigeants socialstes. Aussi, quand je lis cette proclamation que "le parti communiste n'est pas de gauche", je revois le passé et je crains que l'on se replie encore une fois dans la forteresse où les certitudes ont le goût amer de la déroute. Je préfèrerai lire ceci: parce qu'il est communiste, le parti communiste est au coeur de la gauche, ou bien: pour être à gauche, le parti communiste ne doit pas cesser d'être communiste.Mais on pourrait dire aussi: est-on communiste aujourd'hui comme l'étaient Lénine ou Thorez ? Est-on communiste parce qu'on s'auto-proclame tel ? N'y a-il des communistes qu'au Parti communiste ? Etc. Bref, beaucoup de questions sont posées, et de façons historiquement profondément inédites: à ces nouvelles questions, il ne faut pas apporter de vieilles réponses. Le Parti communiste ne sera jamais plus ce qu'il a été. L'horizon a changé, le communisme actif doit changer aussi.
Rédigé par : Alain | 24 juillet 2007 à 00:23
Alain : fort heureusement, cet article ne se limite pas à son seul titre, volontairement provocateur ! Pour le reste, oui, le PC doit beaucoup changer, tout en restant communiste. A l'approche du congrès, il nous faut maintenant passer aux travaux pratiques et ne pas s'en tenir à des grandes phrases creuses... on y travaille, c'est promis !
Rédigé par : Mouton noir | 24 juillet 2007 à 07:42
Je comprends bien-et j'espère-que les membres du Parti communiste(dont je ne suis plus depuis longtemps, sans cesser je crois d'être communiste) travaillent aux importantes questions de la définition et de la pratique du "communisme nouveau". Néanmoins, j'ai les plus vives inquiétudes quand je vois que l'on tente de nous faire croire qu'il y a eu un "sursaut" au 2ème tour des Législatives: dans le 63 par exemple, il est évident que la formidable réelection d'André Chassaigne n'a que peu à voir avec la ligne politique du PCF.Idem pour celle de Maxime Gremetz. Idem pour celle d'André Gerin. Et je ne parle qe ce que je connais ! Depuis 1968, et sans discontinuer, le PCF est en déclin de militants et d'électeurs, parce qu'il est en déclin d'idées, de propositions, d'analyses novatrices et constructives. Tout a commencé un certain jour de mai 68 où un certain Georges Marchais dans "l'Huma" a montré d'un doigt ô combien stalinien un mouvement que le PC n'a jamais vraiment compris. A partir de là, la coupure n'a cessé de se creuser entre ce parti et le peuple de France. Le philosoviétisme aveugle (jusqu'au soutien à l'invasion de l'Afghanistan, par exemple) qui a persisté jusqu'à la fin de l'URSS, l'absence de démocratie interne, l'abandon de principes essentiels de l'histoire communiste alors qu'il fallait les actualiser (je pense à la dictature du prolétariat par exemple), le ralliement à la force de frappe sans consultation des militants, le nationalisme latent ("produire français"),et surtout l'absence d'une vision planétaire des problèmes et de leurs solutions,toutes ces causes fondamentales de l'effondrement du communisme en France, sont-ce là des "grandes phrases creuses" ? On ne peut pas se contenter d'incantations magiques, comme par exemple "l'appropriation sociale des services publics et des moyens de production":voilà une vraie phrase creuse, car toute l'histoire du 20ème siècle prouve que cette condition ne suffit pas à réaliser le socialisme ni même à changer la vie des gens.
Amicalement.
Rédigé par : Alain | 26 juillet 2007 à 00:16
Alain : bien d'accord avec tout le début de ton commentaire. Sur la fin, tout dépend de ce que l'on met derrière le terme "appropriation sociale". Si l'on met "étatisation centralisée et bureaucratique" on a une petite idée de l'un des aspects de l'échec des pays de l'Est. Si l'on met "nationalisation se limitant au transfert de la propriété à l'Etat, sans changement des modes de gestion et des orientations stratégiques" on a une idée de l'échec des nationalisations à la française des années 80. A nous de donner un autre sens à ce terme, qui ne contient pas en lui seul tout le projet communiste, loin s'en faut, même s'il en constitue un axe essentiel.
Rédigé par : Mouton noir | 26 juillet 2007 à 07:07
Bon article, je suis d'accord pour dire que le communisme ne vise pas la victoire électorale. Reste qu'une politique communiste ne se définit pas uniquement par un positionnement électoral, mais par un programme social et politique large, par un système de références historiques, philosophiques et économiques révolutionnaires. Et en ce sens, le parti qui défend le mieux la position communiste aujourd'hui est Lutte ouvrière. Mais son influence est très faible.
Le manque de luttes sociales puissantes et de conscience socialiste de la majorité des travailleurs font qu'aujourd'hui, il n'existe pas un parti communiste révolutionnaire en France. Mais cela changera plus tard, j'espère.
Rédigé par : Michel | 02 décembre 2009 à 12:12